L’expression « marché de surenchère » est très présente depuis quelques années au Québec et on l’entend de plus en plus. Que veut-on dire exactement et quelles sont les répercussions de cette surenchère pour les acheteurs et les vendeurs?

Les chiffres ne mentent pas

Le prix accepté pour une propriété dans le Grand Montréal a maintenant tendance à être plus élevé que le prix inscrit à l’origine : c’est dire à quel point le marché est en effervescence!

En fait, il n’est pas rare que plusieurs acheteurs négocient en même temps pour acheter la propriété qu’ils convoitent, en offrant simultanément plusieurs milliers de dollars de plus que le prix demandé. « J’ai déjà vu jusqu’à 20 pour cent de plus que le prix affiché », observe Katia Samson, courtier immobilier et fondatrice du Groupe Immobilier Katia Samson, un bureau spécialisé dans le quartier du Sud-Ouest et Griffintown affilié à l’agence Re/Max L’Espace.

En immobilier, on parle de surenchère dès qu’il y a plus qu’une promesse d’achat déposée simultanément pour une seule et même propriété. Par crainte de perdre la maison ou le condo qu’ils veulent acquérir, les acheteurs bonifient leur offre. Et les conditions et le montant des offres ne sont pas divulgués aux autres acheteurs potentiels d’une même propriété.

« Le risque pour les acheteurs est de payer beaucoup plus que le vendeur aurait normalement accepté s’il n’y avait pas plus d’une offre », estime Mme Samson. On se retrouve donc dans une situation plus émotive que d’habitude.

Y a-t-il une somme idéale qui devrait être allouée pour bonifier le prix proposé d’une offre? Chaque cas est différent, selon la professionnelle de l’immobilier : « Je suggère toujours à mes clients d’offrir le montant maximal qu’ils sont prêts à débourser afin de ne pas avoir de regrets. Quelquefois, il se peut que la différence entre une offre acceptée et une autre qui sera rejetée soit de 1 000 $ seulement. Mais il n’y a pas que le juste le prix qui compte : les conditions ont aussi leur importance. »

Se protéger avant tout

Malgré la frénésie du marché actuel, même si on se sent pressé, on ne devrait jamais oublier de se protéger dans la transaction qu’on s’apprête à conclure. Par exemple, retirer l’inspection des conditions de vente risque d’avoir des conséquences graves, et comporte de risques d’augmenter considérablement les sommes à consacrer à des travaux une fois qu’on sera propriétaire.

Dans le cas d’une copropriété, on s’assure de bien lire les documents si on retire cette condition. Mais si l’immeuble est en bon état et que l’on connaît bien les copropriétaires qui l’habitent depuis longtemps, ou si un rapport fiable est disponible, on pourrait, à la rigueur, passer outre l’inspection.

Dans un marché de surenchère, il peut arriver que la rapidité et les pressions avec lesquelles les transactions se déroulent soient au détriment de la protection des acheteurs. Pour éviter ce type de casse-tête, mieux vaut donc toujours travailler avec un excellent courtier en immobilier!